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« Assurer une bonne santé des mères limite les pertes »

Préparer les mères gestantes au vêlage permet de réduire la mortalité, les pathologies et l'intervalle vêlage-vêlage.

Peu importe la période de vêlages choisie, des éléments sanitaires, logistiques et de reproduction sont à garder en tête.

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« Les éleveurs qui réussissent les vêlages, sont ceux qui anticipent. L’anticipation reste le maître mot, peu importe le choix de la période des naissances », martèle Christophe Sudraud, vétérinaire au cabinet Scaner. C’est la mise à la reproduction qui a le plus d’impact économique, mais elle dépend de la préparation des futures mères dès 60 jours avant le vêlage. »

Pour le praticien, l’objectif reste la diminution de la mortalité, des pathologiques et de l’intervalle vêlage-vêlage. C’est pourquoi « je déconseille fortement les vêlages entre le 15 avril et le 1er septembre, met-il en garde. Les vaches manquent d’herbe au moment de la mise à la reproduction, elles subissent les chaleurs estivales, et produisent moins de lait. Et donc les conséquences sont fortes sur la croissance des veaux. »

Miser sur l’organisation

Christophe Sudraud insiste également sur l’importance d’une bonne organisation, en corrélation avec le choix de la période des naissances. « Quand on subit les vêlages, ça ne va pas. À la fin du printemps, les éleveurs commencent à être pris par les travaux dans les champs. Ils peuvent prendre du retard sur la vaccination et ne pas préparer les vaches au vêlage. Tout s’enchaîne et ça peut virer à la catastrophe. » Les risques sont les mêmes début décembre, lorsqu’il faut rentrer les animaux en bâtiment, les préparer sanitairement et gérer les naissances en parallèle.

« Les éleveurs ont souvent un point de vue fataliste sur les problèmes au vêlage, constate Christophe Sudraud. Pourtant, en étant méthodique, le cheptel peut être davantage résistant. » La gestion de l’alimentation reste un facteur clé pour un bon vêlage mais également un retour rapide en chaleurs. « Les meilleures performances à la reproduction sont observées en bâtiment, lorsque l’éleveur gère correctement la ration », assure-t-il. Une reproduction à l’herbe risquerait, en raison d’un manque énergétique chez la vache, d’allonger l’intervalle vêlage-vêlage, selon l’expert. « Une vache allaitante coûte 2 € par jour à entretenir, ce n’est pas négligeable. »

Côté sanitaire, le surpâturage estival reste le premier facteur favorisant le parasitisme. Mais la période de vêlage hivernale n’est pas en reste sur les risques qu’elle présente sur la santé des bovins. « Les animaux peuvent être trop concentrés en bâtiment et des problèmes d’hygiène dans la litière peuvent se développer », avertit le vétérinaire. Les naissances automnales, elles, interviennent au retour de pâturage, lorsque « le système immunitaire des animaux peut être faible s’ils ont maigri durant l’été ».

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